Mi-avril 1972, le basket mulhousien est au plus bas. Tandis que les trois meilleurs joueurs formés dans la cité du Bollwerk, Christian Baltzer, Claude Peter et Francis Schneider font les beaux jours du SCM Le Mans au plus haut niveau national, l’équipe des SREG, dernier bastion de la forteresse mulhousienne, termine avant-dernière de la poule D de Nationale 2 et est reléguée en Fédérale. Les départs à l’intersaison précédente de Jean-Jacques Reitzer, Daniel Heitz et Yves Wentzel, celui d’André Faesch à mi-parcours ainsi que les absences pour cause de maladie et blessure d’Yves Magail et Léon Koegler n’ont pu être compensés par le courage du vétéran Claude Hemmerlin, les points de l’artilleur Christian Desbois, la présence sous les paniers de Jean-Marc Lentz ou encore le talent du jeune et prometteur Jean-Luc Monschau.
La Mairie au secours du basket
Les SREG sont en difficulté sportive et financière – en juin 1971 déjà, son équipe féminine a été dissoute et a rejoint le FC Mulhouse en apport-fusion – et le BC Mulhouse, l’autre club représentatif de la ville, dont l’équipe fanion se traîne en départementale, n’est pas mieux loti. Une perche est alors tendue par le député-maire Emile Muller pour tenter de sauver le basket à Mulhouse. À son initiative, et sous l’impulsion de l’adjoint aux sports et président de l’OMS André Erbland, une assemblée est constituée, chargée de rassembler toutes les forces vives pour jeter les bases d’un nouveau club en capacité de redonner au basket mulhousien son lustre d’antan. Le 25 mai 1972, une table ronde est organisée dans la salle 200 du Centre municipal, présidée par Emile Muller et menée par Camille Mutterer, membre du comité directeur de l’OMS. Sont notamment présents les présidents des deux clubs, René Monschau (SREG) et Roland André (BCM), Me Joseph Goetschy, président général du FCM, Jean-Paul Sturmel, président du Comité du Haut-Rhin et des chefs d’importantes entreprises prêts à apporter un soutien financier, tels Pierre Jeanmougin, directeur général du centre de production de Peugeot-Mulhouse, et François Schmitlin, président-directeur général de la Laiterie Schmitlin SA.
Une naissance au forceps
Après d’âpres débats durant lesquels s’opposent les partisans de l’intégration des basketteurs au sein d’un club omnisport (FCM) soutenus par Me Goetschy et ceux, derrière Emile Muller et Pierre Jeanmougin, qui militent pour la création d’une nouvelle entité représentative, un accord est finalement trouvé trois semaines plus tard. La deuxième solution est adoptée : les responsables des SREG, du BCM et de la section féminime du FCM sont chargés de soumettre à leurs assemblées générales respectives la proposition d’un regroupement des trois sections au sein d’une nouvelle association, le « Mulhouse Basket Club ». Le volet masculin du projet est ratifié et le MBC est inscrit au Registre des Associations par le Tribunal d’Instance de Mulhouse le 26 septembre. Les statuts sont datés du 21 juin 1972 et le comité de direction se compose de François Schmitlin, président, Francis Barthelmebs, secrétaire, Jean-Claude Kolb, trésorier, Camille Mutterer, directeur technique, Roland André, Jean-Claude Hessel et Maurice Kuchler, assesseurs.
Le débarquement des Américains
Lors de la délibération du Conseil municipal du 31 juillet, une somme d’un montant de 55000 francs est allouée à titre exceptionnel au MBC. Le club se structure rapidement durant l’été sous l’impulsion d’une vingtaine de dirigeants. Deux Américains, Aubrey Allen et Robert « Bob » Nusbaum, débarquent pour renforcer l’équipe du coach Marcel Rinner en Fédérale. Fort de 160 licenciés sans compter les jeunes issus des clubs des Joies du Jeudi dont les meilleurs seront regroupés au sein d’une école de basket dirigée par Marcel Tschanz, le nouveau porte-drapeau du basket mulhousien est prêt à relever le défi !
JL-S